mercredi 20 octobre 2010

Syrie 1ère Partie : Alep et Vallée de l'Euphrate




Lundi soir 21h, le nouvel équipage pour la Syrie est formé avec l’arrivé de Nicolas et Emmanuel, des amis parisiens de Matthieu. Nicolas bosse pour une société assurant les expatriés à travers le monde. Emmanuel est de son côté dans « une petite boite qui s’appelle la Société Nationale des Chemins de Fers Français, je ne sais pas si tu connais » comme il aime à le dire.

Nous dinons dans l’appart trouvé par Tiffany et ses amis libanais, où je vais rester un an. Après la semaine de voyage sur la route, d’auberge en auberge au confort assez spartiate dans l’ensemble, il est bon de retrouver un petit chez soi même si ce n’est que pour deux jours.

8H : le réveil sonne, la salle à manger – salon, transformée pour l’occasion en dortoir, s’éveille lentement. Les plus organisés ont déjà leurs sacs quasiment bouclés et regardent du fond de leurs sacs de couchage les retardataires qui essayent de réunir leurs affaires.

Après un petit déj’ pris sur le pouce nous chargeons la voiture et direction les embouteillages beyrouthins de la matinée. La chaleur, déjà très présente le matin, plus la pollution, rendent l’atmosphère vite irrespirable dans certains quartiers. Nous fonçons alors en direction de la frontière Syrienne : notre première halte !

Le poste frontière est différent de celui emprunté lors de notre arrivée au Liban, mais disons que l’esprit est le même ! Nous recommençons donc le petit manège, auquel nous sommes maintenant bien rodés, entre les différents bureaux en essayant de ne rien lâcher sur les petites sommes continuellement demandées.

Finalement le passage se révèle plus rapide que la dernière fois et nous pouvons repartir en direction d’Alep, notre première Ville – étape (comme ils disent sur le Tour de France !).

Emmanuel nous invite chez Grégoire, un de ses amis rencontré lors de son année dans la Marine. Grégoire vit depuis deux ans à Alep, il travaille dans une fabrique du fameux savon. Il partage avec Kémal, un Turc, une magnifique maison typique avec cour intérieure... et piscine !

Après un diner bien mérité nous partons boire un verre au Baron. Un des plus vieux hôtels de la ville, là où Lawrence d’Arabie séjourna et écrivit sa vision du monde Arabe uni. La ville est restée très pittoresque avec des ruelles étroites, de vieilles maisons et des petits commerces en tout genre. La notion du temps disparaît un peu et le dépaysement devient absolu. Les minarets se répondent régulièrement, donnant ainsi la mesure de la vie locale.


C’est d’ailleurs au son du muezzin que nous nous éveillons le lendemain. Le programme s’annonce chargé puisque nous resterons 2 jours dans cette ville.

La visite du souk est sans doute l’un des meilleurs souvenirs. Tous nos sens sont en éveil jusqu'à parfois être mis à l’épreuve ! En effet les 12 kilomètres de boyaux du souk sont organisés selon les différents types de produits. Ainsi, le passage dans le quartier des épices, brassées par les ventilos des marchands, laisse un souvenir pour le moins piquant pour le nez et les yeux.

Au détour d’une échoppe nous apercevons la grande mosquée d’Alep qui se trouve au beau milieu du souk. La première impression est celle du calme qui contraste avec le tumulte du souk. Les fidèles se purifient à la fontaine avant de rejoindre la salle de prière. Commence ensuite le rituel de la prière. Cette expérience d’un lieu de culte sans partager la foi ni même la connaître laisse un goût d’inachevé dont j'espère me débarrasser en me plongeant dans un certain nombre de lectures.

Les guides Michelin et Routard en main, nous continuons vers la citadelle d’Alep, véritable joyau du génie militaire de l’époque, elle surplombe la ville du haut de sa butte qui depuis le 2ème millénaire avant JC est occupée. La forteresse est encore assez bien conservée, des fouilles archéologiques y sont actuellement réalisées. Nous apprenons qu’elle n’a jamais été prise par la force tout au long de son histoire.



Après cette journée éprouvante à travers le souk, la mosquée et la citadelle, nous nous accordons une pause dans un Hammam de la ville. 1ère expérience en ce qui me concerne pour cette activité très prisée des locaux qui y passent régulièrement avant de rejoindre la mosquée pour la prière. Un premier bain dans une piscine puis direction les vapeurs bouillantes qui nous font transpirer un bon moment. Enfin une douche froide avec l’inévitable savon d’Alep. En sortant, nous avons la sensation d’un niveau de propreté élevé, rarement atteint depuis le départ...

Grégoire décide ensuite de nous emmener chez Sissi, restaurant gastronomique dans un cadre magnifique avec piano-bar discret et service chaleureux, le tout pour un prix très abordable.

Pas le temps pour une grasse mat’ le lendemain, direction les « villes mortes » autour d’Alep. Rassurez vous, nous ne sommes pas des adeptes d’un tourisme morbide ! C’est le nom des cités ou villages romains, byzantins, arabes du 3ème au 6ème siècle après JC abandonnées pour de multiples raisons (tremblement de terre, invasions, sécheresses) mais préservées des dégâts du temps.

Nous croisons le monastère de Saint Siméon. Vers l’an 400, le saint devient stylite et vit les 40 dernières années de sa vie perché sur une colonne de 3 puis de 18 m en priant et en prêchant pour des fidèles de plus en plus nombreux.

Le lendemain nous prenons la route après avoir remercié Grégoire, notre hôte. Direction la vallée de l’Euphrate qui nous mènera ensuite dans le désert à quelques encablures de l’Irak. Un important barrage permet de fournir de l’électricité pour une bonne partie du pays ainsi que de l’eau pour irriguer les cultures de cette région. Nous goûtons des poissons au pied de la forteresse et du lac en prêtant une oreille attentive aux divagations de Matthieu sur la salinité du lac…

En arrivant vers Deir Ez Zor Matthieu propose une petite partie de golf dans le désert. Nous arrêtons donc la voiture, sortons le driver et les balles (transportés depuis rennes) et c’est parti pour un « practice » comme disent les initiés !

Le soir c’est dans un café local que nous prenons un thé accompagné d’une chicha tout en jouant aux cartes sous le regard amusé des locaux. La salle enfumée est rythmée par les cris de joie ou de réclamation des joueurs qui semblent très impliqués dans leurs parties.

Après une nuit dans une auberge au confort rudimentaire, la route du désert nous fait face et tandis que nous empruntons des pistes vers le château de Rassafé une tempête de sable se lève et nous cache toute visibilité. La piste devient de moins en moins visible et l’absence totale de points de repère augmente la difficulté de l’orientation.

Au loin une maison, nous décidons de demander notre chemin. Des bédouins nous accueillent chez eux et nous invitent à prendre le thé, nous montrons notre parcours depuis la France, ils sont captivés par les photos et demandent des portraits. Malheureusement la barrière de la langue nous prive d’un échange plus approfondi mais me motive encore plus pour apprendre l’arabe dès notre retour à Beyrouth.

La suite au prochain épisode !


samedi 9 octobre 2010

De Rennes à Beyrouth en 309



Marhaba, Salam aleikoum, Hello, Bonjour, J’utilise les salutations les plus courantes que nous avons rencontrées lors de notre voyage, pour vous souhaiter la bienvenue sur ce blog. L’objectif est de vous faire partager ma vie dans cette région en alliant le texte pour mes impressions et les photos pour vous donner l’envie de me rendre une petite visite !

Souhaitons lui une longue vie et des publications à intervalles réguliers, en espérant que la flemme ne vienne pas interrompre cette entreprise, mais que ce soit plutôt vos réactions et surtout vos achats de billets d'avion qui me motivent !

Les préparatifs :

Disons qu’ils n’ont pas été très nombreux mais des réunions de crises se sont tenues assez régulièrement quand la date du départ approcha. Matthieu finissant son travail la veille du départ, et Clément étant à Quimper jusqu’au jour du départ, cela ajouta encore un peu plus de défi à notre projet. De nombreuses batailles durent être livrées avec les différents services administratifs de notre pays mais aussi avec certaines ambassades plus ou moins compréhensives.

Tout d’abord il faut une voiture : ce point est rapidement réglé grâce à ma sœur et mon beau frère préférés (je sais, c’est pas très dur puisqu’ils sont les seuls dans leurs catégories respectives !).

Ensuite il faut trouver des coéquipiers pour une traversée qui s’annonce merveilleuse mais aussi longue et parfois ardue : Ce point est réglé aussi rapidement en contactant des amis partant dans la même région et ayant le goût de l’aventure. Les bonnes âmes qui acceptent de passer une semaine, 24h/24 en ma compagnie, sont : Matthieu Hervé et Clément Guillemot.

Matthieu a 25 ans, après des expériences d’une richesse exceptionnelle (de la gendarmerie à l’Arche de Jean Vannier en passant par le Vietnam pour Enfants du Mékong et le séminaire) il désire poursuivre sa formation en ébénisterie et restauration de meubles anciens. C'est en quelque sorte le Sage de l’équipage qui a de la bouteille comme dirait Papa.

Clément quant à lui a 22 ans. Après une licence de droit et de sciences politiques à Rennes 1, il part pour un Master à Istanbul, il est passionné comme moi par le Monde Arabe. Il revient à peine d’un voyage à travers l’Europe muni du passe « inter rail » en compagnie de deux de ses cousins quand nous prenons la route !

Me sentant bien entouré il faut maintenant penser aux papiers nécessaires pour ce périple. C’est ainsi que l’obtention de l’assurance de la voiture, de la nouvelle carte grise, du permis international, du visa Syrien m’occupe une bonne partie des semaines précédant le départ.

Ensuite l’itinéraire doit être tracé en fonction des différents critères que nous nous sommes fixés : le moins cher, le plus rapide, mais aussi les villes les plus intéressantes et l’état des routes.

Nous hésitons entre deux options jusqu’au dernier moment :

- F France, Italie puis bateau jusqu’en Grèce, Turquie, Syrie et Liban.

- F France, Allemagne, Autriche, Croatie, Serbie, Bosnie, Bulgarie, Turquie, Syrie et Liban.

Nous choisissons finalement l’itinéraire 2 qui nous semble plus dépaysant et qui se révèle un peu moins cher.

Le Départ :

Après une soirée d’adieu à Rennes nous nous retrouvons chez Matthieu pour le chargement de la voiture puis démarrage au quart de tour de la 309 et c’est parti pour 5200 kilomètres qui resteront dans nos mémoires pour les paysages, les rencontres, et l’ambiance de l’équipage.

Nous traversons la France dans l’après midi et la soirée. La longue nationale jusqu’à Strasbourg nous laisse le temps d’admirer une dernière fois notre pays que nous quittons pour un an.

1ère frontière avec l’Allemagne, passage sans vraiment réaliser que nous changeons de pays (nous nous rappellerons de ces passages éclairs lors du passage vers la Syrie…) tout cela grâce à la magie de l’espace Schengen.

Nous nous engageons alors sur les fameuses autoroutes allemandes sans limitations de vitesse… Malheureusement le poids de mes coéquipiers et des bagages limite rapidement les performances de la 309 que nous faisons plafonner aux alentours de 120 km/h (Maman doit être rassurée maintenant !).

La traversée des grandes forêts bavaroises avec le lever de soleil est magnifique. Ensuite 1ère halte : Munich. Nous sommes accueillis par Odile de Goësbriand qui travaille à Munich depuis 1 an. Il se trouve que chacun de nous connaît Odile, pour des raisons différentes, ce qui rend cette halte très sympathique.

Après une visite du centre de la ville nous nous arrêtons dans une brasserie typique pour boire une bière et manger des saucisses !

Après cela il est temps de reprendre la route en direction de Ljubljana où nous comptons dormir. Nous traversons l’Autriche rapidement puis entrée en territoire Croate avec cette fois-ci vérification des passeports puis tampons. Comme dit souvent ma chère Maman on peut voir ici que l’habitat a beaucoup changé ! Nous continuons sur les routes croates puis, après un crochet en Bosnie où les séquelles de la guerre sont encore bien présentes, nous arrivons à Belgrade en Serbie. Nous avisons une auberge en périphérie du centre où nous ne sommes finalement que tous les 3 dans un grand dortoir.

Le lendemain nous arrivons dans les faubourgs de Sofia en Bulgarie. Ce pays, dernièrement entrée en Union Européenne, semble beaucoup plus marqué par les différences de niveaux de vie. Ainsi, les bidonvilles de la périphérie côtoient un centre où les buildings rivalisent de hauteur. Il en ressort que la misère se fait beaucoup plus présente que dans les autres capitales d’Europe de l’Est.

Notre auberge est tenue par un Néerlandais qui, lors de notre arrivée, repasse une belle chemise pour sa « première » en tant que Dj dans un bar à deux rues de l’auberge. Nous décidons de le suivre pour cette soirée. Malheureusement notre déception est à la hauteur de nos espérances. Le Dj en question est un inconditionnel du Hard Rock et nous voilà donc entouré de grands mecs aux T-shirt à l’effigie des Gun’s and Roses, ACDC ou encore Ramstein ! Une soirée qui restera dans nos mémoires.

La question du choix de la musique est aussi un des grands sujets qui font l'animation de l'équipage. Nous avons du subir, en effet, les goûts douteux de Matthieu pour les musiques de films et autres airs "moyenageux" ! L'autre fil rouge du voyage est bien entendu la topo, le choix des directions en fonction de la lecture hésitante des panneaux dans des langues souvent étrangères nous occupe une bonne partie de la journée. Heureusement, Clément et Matthieu dispose d'un sens de l'orientation qui dans l'ensemble nous guide à bon port.

Le lendemain nous entamons la dernière étape de la 1ère partie de ce voyage qui nous mène à Istanbul. L’arrivée en Turquie est un moment très impressionnant. Tout d’abord la frontière se révèle être une multitude de barrages que nous passons patiemment avec à la clef une fouille de la voiture. Ensuite nous pouvons observer la 1ère mosquée de taille imposante depuis notre départ, elle est placée juste après le panneau « Welcome to Turkey » comme pour bien nous faire prendre conscience que nous passons dans le « monde musulman ».

La route jusqu’à Istanbul nous semble longue car l’impatience de pouvoir admirer cette ville aux trois noms et à l’histoire plurimillénaires devient de plus en plus grande. Au fur et à mesure de notre avancée nous prenons conscience d’un changement par rapport aux autres pays traversés. Pour autant nombre de signes traduisent aussi une appartenance européenne. Nous touchons ici du doigt le problème épineux de la situation de la Turquie qui semble être proche du monde Arabe mais aussi de l’Europe. Le changement passe aussi dans un aspect très important de notre voyage : la conduite !

Ici, les grosses berlines allemandes côtoient les camions d’un autre âge et les charrettes tirées par un âne. Inutile de dire que le code de la route n’a plus beaucoup de signification et que nous n’avons pas usé les clignotants à partir de ce moment là.

L’arrivée dans Istanbul par la route accroît encore l’aspect gigantesque de cette ville. Dans un concert de klaxons, qui ne nous quittera plus jusqu’au Liban, nous avançons en essayant de déchiffrer les panneaux turcs. Clément dispose d’une petite carte pour faire la topo, Matthieu de son côté s’en remet au pifomètre, et après 2 bonnes heures nous trouvons un parking pour ensuite rejoindre dans une auberge les cousins de Clément, Albéric et Camille, qui finissent leur Tour d’Europe ici. Après avoir déambulé dans Istiqlal Street nous nous posons pour un diner accompagné de notre premier narguilé (qui ne sera évidemment pas le dernier) avant de s’aventurer dans un bar où une chanteuse turque prête sa voix pour la soirée. Au niveau musical le dépaysement est aussi total !

Le lendemain nous quittons Clément qui s’est donné une semaine pour se trouver un appart’ sur place !
Nous parcourons ensuite une partie de la ville avec Matthieu tout en se promettant mutuellement de revenir très vite pour découvrir plus en détail cette cité qui cumule les superlatifs.

Le franchissement du pont sur le détroit est un moment très émouvant car il marque la frontière physique entre Europe et Asie, ce qui se ressent assez rapidement sur la partie orientale de la ville.


Puis très vite, les paysages deviennent de plus en plus dépouillés et la route de plus en plus droite. Nos compagnons de route sont les camions qui acheminent les marchandises principalement entre Istanbul et Ankara. Ils représentent le lien indispensable pour le développement de ces villes et du pays. Certains, du fait de leur chargement excessif et de leur moteur juste bon pour la retraite, ne peuvent dépasser les 40 km/h de moyenne…la traversée du pays devient alors une véritable expédition surtout dans le franchissement des cols Anatoliens. Cela me rappelle Belmondo et Lino Ventura faisant la course au beau milieu du Sahara dans « Cent mille dollars au soleil ».



Lors d’un plein dans une station service à une heure avancée de la soirée nous sympathisons avec les pompistes qui nous offrent un thé. La conversation est limité car nous ne parlons pas turc et ils ne connaissent que quelques mots d’anglais.

Cet épisode nous fait prendre conscience de la barrière de la langue, c’est une expérience très frustrante, qui se répètera dans le voyage, mais qui motive plus que jamais pour apprendre l’arabe et pouvoir échanger avec les locaux. Nous décidons de dormir un peu dans cette station perdue au milieu des grandes étendues désertiques.

Le lendemain nous partons avant le lever du soleil pour arriver tôt à la frontière Syrienne. En arrivant dans le bureau de la douane nous voyons pour la première fois des hommes en tenues traditionnelles avec djellabas et kieffehs. Après cet instant d’émerveillement commence l’épopée de la frontière syrienne.

Il faut tout d’abord jouer des coudes pour conserver sa place dans la fille d’attente. Les gens se pressent contre les rambardes dans une chaleur presque insupportable. Nous observons la technique des habitués qui glissent un petit billet dans leurs passeports histoire d’accélérer la procédure. En tant qu‘étudiant juriste je ne peux que m’offusquer devant ces entorses au sacro saint principe d’égalité des usagers devant le service public ! Mais bon passons…


C’est donc après 3 heures de navettes entre les différents bureaux du poste frontière et après avoir déboursé quelques dollars pour l’assurance et notre entrée sur le territoire, que nous pouvons redémarrer et filer en direction de Beyrouth. Les drapeaux Rouge Blanc et Noir se succèdent sur les routes dans l'ensemble en bon état. Le président Bachar el-Assad nous accompagne également sur les routes par le biais de grandes affiches régulièrement disposées.

Nous prenons notre pause déjeuner dans une restaurant très chic de Latakié avec vue imprenable sur la mer et tout cela pour un prix défiant toute concurrence.

L’excitation se fait plus présente à l’idée de passer au Liban. Fort de cet enthousiasme nous nous aventurons sur les « petites routes de campagnes » qui malheureusement nous conduisent vers une piste en terre pour le moins hasardeuse. Nous avisons des locaux qui évidemment ne parlent pas un mot d’anglais. C’est donc avec des signes que nous essayons de nous faire comprendre sans trop de résultat jusqu'à ce qu’une jeune fille vienne à notre rencontre et dans un français parfait nous annonce qu’elle est marocaine ! Nous voilà donc tiré d’affaire, elle nous indique la route vers la frontière libanaise.

Dans le milieu de l’après midi nous apercevons le premier drapeau rouge et blanc avec l’inévitable Cèdre.

Les douaniers libanais nous accueillent très chaleureusement dans un français un peu hésitant. Et après m’avoir questionné sur mes raisons de rester un an dans leur pays ils nous laissent rentrer dans ce pays si attendu.

Nous passons Tripoli puis Byblos, la nuit tombe et nous nous lançons dans la circulation Beyrouthine avec une excitation à son comble. Le rythme pressant des voitures nous amène rapidement à adopter le même comportement qu’eux. Ainsi, le compteur affiche 100 km/h alors que nous sommes en pleine agglomération et qu’un nombre important de voitures nous dépasse encore !

L’arrivée de nuit est une expérience assez extraordinaire, la ville masque ainsi les différences de niveaux de vies qui sont flagrantes en pleine journée mais qui de nuit ne laissent place qu’aux néons des buildings.

Pour notre premier soir, nous rejoignons John, ami de Matthieu et des deux autres français qui viendront avec nous en Syrie, plus de détails dans le prochain article !

John nous a trouvé un magnifique hôtel dans le quartier musulman et touristique d’Hamra. Après avoir communiqué les petites manies de la 309 au voiturier nous partons flâner les rues de cette ville tant espérée. Nous dinons en lui racontant notre voyage pendant qu’il nous concocte une petite excursion dès le lendemain vers Baalbek… Suite au prochain épisode !